2020 sera incontestablement une année Lovecraft. Entre la série adaptée du roman de Matt Ruff, les belles petites rééditions chez Bragelonne ou les mangas chez Ki-oon, pour qui veut explorer les affres du maître de l’horreur, le choix est vaste et hétéroclite.
Je ressens toujours une petite appréhension à l’idée de lire une bande dessinée adaptée d’un roman lu et relu. Sentir son imagination bridée, limitée. Alors que le texte l’avait laissé s’épanouir sans limite, on se retrouve face à une vision unique de l’œuvre, celle du dessinateur. Le risque est d’autant plus grand lorsqu’il s’agit d’un Lovecraft, connu pour ses descriptions longues et tordues, difficiles à se représenter pour un esprit rationnel. Heureusement, ici, Gou Tanabe réalise un tour de force en faisant (re)vivre les chefs d’œuvre de l’écrivain et les mythes de Cthtulhu.
Il n’y aura pas assez d’adjectifs pour décrire le magistral travail d’adaptation du mangaka. Les cases sont détaillées, le trait fin et précis. Des aplats de noir on s’attend à voir surgir des horreurs innommables, renfermant des cauchemars sortis du plus profond de la nuit.
“We live on a placid island of ignorance in the midst of black seas of infinity, and it was not meant that we should voyage far.” H.P. Lovecraft, The Call of Chtulhu
Décors torturés, corps et visages déformés, créatures indicibles : les pages transpirent Lovecraft par tous les pores, et même en connaissant l’œuvre originale c’est une véritable re-découverte. La vision de Gou Tanabe redéfinit ce que l’on pensait déjà connaître grâce à des planches aussi sublimes que monstrueuses.
Empaqueté dans une édition magnifique, les planches se dévoilent sous une couverture de cuir souple hyper agréable au toucher avec en cerise sur le gâteau une gravure de tête en relief. Plusieurs titres sont disponibles chez Ki-oon parmi lesquels La couleur tombée du ciel, L’appel de Cthulhu ou Les Montages hallucinées.
Plus qu’un objectif désormais : les attraper tous.
Pour compenser la courte longueur de la newsletter d’aujourd’hui, deux papiers à lire publiés par le site spécialisé Bloody Disgusting :
“2020: How Horror Survived and Dominated a Horrifying Year” se concentre sur la manière dont le genre s’est s’adapté à la pandémie, à la fermeture des salles de cinéma et à toutes les horreurs que 2020 a pu nous faire voir.
“The Top 15 Horror Movie Performances of 2020”, pour changer un peu des habituelles listes des meilleurs films de l’année passée, ici on décerne des palmes aux meilleur-e-s acteurs et actrices. Très heureux d’y retrouver plusieurs de mes chouchous dont Jean Dujardin (oui !) dans Le Daim de Quentin Dupieux, sorti en 2019 chez nous et Betty Gilpin pour The Hunt, l’un de mes favoris qui mérite qu’on ne s’arrête pas aux polémiques qu’il a engendré.
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Les Grands Anciens, d'encre et de papier
merci pour cette newsletter plus littéraire ! ma sensibilité et moi nous aurions apprécié un extrait de lovecraft (en vo)...